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8 Le Prieuré Notre Dame

                 Circuit numérique
            Beaulieu les Fontaines
                  rue du Prieuré
              

 

En Résumé
 
Tournant le dos à l’abreuvoir, vous êtes sur le site de l’ancien prieuré de Beaulieu, construit à proximité immédiate du ru.
Erigé en 1117, ce prieuré cistercien jusqu’en 1773
Vendu comme « biens nationaux » au cours de la Révolution, il ne resta que l’ancienne maison des moines avec une chapelle qui n’était qu’une chambre ordinaire.
Les derniers bâtiments ont pratiquement disparus durant la guerre 1914-1918.
Ne subsiste actuellement qu’un lieu-dit ainsi qu’une rue, dite rue du Prieuré.

 
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Le site n°9 est la fontaine Lematte que vous atteindrez  en prenant le chemin devant vous, le long du ru.
 
        

 
Mais si vous voulez en savoir plus…
 


Imaginez Beaulieu au début du XIIème siècle :
Une grande forêt, des marécages, un chemin et un château féodal avec ses tours massives, auprès desquelles se blottissaient de rares chaumières. Celles-ci étaient entourées de maigres cultures qui venaient expirer à l’orée de la forêt.
 
C'est à cette époque, aux environs de l’an 1100, qu'un prêtre nommé Warnerus (Notice historique sur Beaulieu-les-Fontaines par  Leroy-Morel. 1858) héritât, en cette région de solitude, d’une terre qui s’étendait tout au long d'un ruisseau, à proximité de  trois sources (devenues depuis la fontaine Saint Jean, la fontaine Lematte et la fontaine Saint Pierre).
Sur cet héritage, il construisit, entre 1113 et 1117, une chapelle que le seigneur du lieu, Raoul de Nesle, dota dès 1115 de quelques biens.
Vers 1115-1117, sous le pontificat de Pascal II, Warnerus demanda à l'évêque de Noyon, Mgr Lambert, de bénir cette chapelle et de lui permettre de faire venir quelques religieux de l'abbaye de Saint Crépin de Soissons à laquelle lui-même appartenait. L'évêque accepta sa demande, érigea cette chapelle en prieuré, sous l’invocation de Notre Dame, et confirma la donation de Raoul.
(Annales de Noyon, p.943, Gallia Christ. Tome 9)

 Le Prieuré était né.

En 1143, Raoul de Nesle reconnut la propriété des religieux sur leurs maison, chapelle, terres et vivier.
Dans le même temps, les seigneurs Gilbert de Cressy et Odon de Boneuil apportèrent d’importantes terres sises à Crecy-Aumencourt (Arch. de l’Aisne  H.455)
Puis, en 1146 Yves de Nesle leur donna un fief situé à Fresnoy-les-Roye
En 1147, ce même Yves de Nesle, avant de partir à la croisade,  leur céda une dîme qu’il
possédait à Beaulieu

Dès lors, le prieuré prospéra.
Le pape Alexandre III (1159-1181) confirma leurs privilèges par une bulle de Tusculum.
En 1196, le prieuré put enfin recevoir les offrandes des fidèles, ce qui lui assurait son existence. 

On a pu retrouver le nom de deux prieurs de cette époque : le premier, Raoul, vivait en 1146, le second, nommé Aubry, est cité en 1174.

En septembre 1233, le chapitre de Noyon consentit à construire une église sur un terrain donné par le prieuré. Cette église fut dédiée à Saint Jean-Baptiste.
Y-aurait-il eu allusion entre le ruisseau de Beaulieu jouxtant le prieuré et le Jourdain où fut baptisé le Christ par Saint Jean-Baptiste ? Bien que n'ayant trouvé aucune trace dans les archives, on est en droit de le penser.

C'est alors que de nombreux débats eurent lieu avec la paroisse d’Ecuvilly, dont précédemment dépendait Beaulieu, et ce essentiellement pour des questions de droits, de revenus, d’offrandes et de dîmes.
Il existait trois types d’offrandes : les pains donnés au jour de Noël, les cierges offerts à la Chandeleur et les pains et l’argent à Pâques.
Quant aux dîmes, il faut savoir qu’il existait des menues et des grosses et plus particulièrement  sur le lin, le chanvre, la laine, les agneaux, les abeilles, les veaux, les volailles, les porcs, les oies et les chevaux.

Finalement, après plusieurs transactions, le 22 décembre 1271, l’église de Beaulieu devint le siège d’une paroisse.

En septembre 1291, le seigneur de Nesle, Raoul de Clermont, fonda à Beaulieu quatre chapellenies, dites de Sainte Catherine.
 Au fur des années le prieuré s’agrandit et il possédait de nombreux biens : outre la chapelle, une grange, une maison d’habitation, un vivier, des jardins, il jouissait de la dîme des cultures de Gilbert de Cressy et d’Odon de Bonneuil, avait en propriété des terres considérables à Omencourt, touchait une rente de 20 sous parisis léguée par Jean de Nesle en 1239, un cens de 10 sous parisis sur une terre de Poinval, une rente de 12 deniers parisis donnée en 1276 par Marguerite de Libermont.

Il avait aussi 3 setiers ½ de terre au terroir de Feu, donnés en 1247  par Marie, veuve de Pierre, médecin de Beaulieu ainsi qu’une terre de 2 setiers donnés en 1280 par le clerc Barthélémy Blampain, de 21 setiers de terre au Fond du Feu donnés avant 1300 et 3 setiers ½ tenants à l’Abbaye-aux-Bois.
Un titre de l’an 1300, provenant des archives de l’abbaye de Soissons, fait mention de l’appartenance de vingt-quatre setiers de terre sur le territoire de Beaulieu appartenant à ce prieuré.
 
Cependant, petit à petit, les moines décidèrent de louer leurs biens à un fermier qui devait en acquitter les fondations pieuses et leur payer redevance puis cédèrent leurs terres d’Omencourt .
En 1468, le prieur Robert Le Febvre céda pour 3 ans à Nicolas Pincepré, chanoine de Noyon, son prieuré avec ses droits et ses revenus, imités en cela par ses successeurs.
Dès qu’il fut administré par des mains étrangères, le prieuré périclita et bientôt vendit ses terres (actes de 1564, 1609, 1773).
En 1773, Le Matte louait les terres restantes du prieuré : il devait payer 600 livres de redevance, payable en 2 termes.
Dix huit ans plus tard, tout fut vendu comme biens nationaux et c’est ainsi que Louis Le Matte racheta pour 16.000 frs ce qu’il tenait alors en location.

Le prieuré Notre Dame venait de cesser d’exister : il avait duré 674 ans

 
Il subsista  l’ancienne maison des moines avec une chapelle qui n’était qu’une chambre ordinaire Vers 1860, on y conservait les statues de Saint Florentin, de Notre dame et de Sainte Véronique cette dernière acquise par le curé d’Avricourt aurait été placée dans l’église de Margny-aux-Cerises
Les derniers bâtiments ont pratiquement disparus durant la guerre 1914-1918.
Subsiste un lieu-dit ainsi qu’une rue, dite rue du Prieuré.


Conception et Réalisation D. Beyls en collaboration avec JF. Duranton et Y. Swenen